« STANLEY WILLIAM HAYTER (1901-1988), PEINTRE » 05.03 – 27.06.2020

a Galerie T&L propose une rétrospective inédite sur les peintures d’un des grands maîtres du surréalisme, le britannique Stanley William Hayter, installé à Paris en 1926, fondateur de l’Atelier 17, inspirateur de l’expressionnisme abstrait américain.

Stanley William Hayter est un peintre et graveur britannique né en 1901 et mort en 1988. Il compte parmi les principaux représentants du mouvement surréaliste. Hayter est considéré comme l’un des plus grands maîtres de la gravure au XXe siècle, inspirant un véritable renouveau de cet art, y introduisant de nouvelles techniques, notamment dans le domaine de la gravure en couleur. Son oeuvre peinte est tout aussi importante et évolue en parallèle à sa pratique de l’estampe. Ses toiles comme ses gravures sont conservées dans les plus grands musées, de la Tate au Centre Pompidou en passant par le MoMa et le Metropolitan.

Installé à Paris dès 1926, Hayter est attiré par la peinture surréaliste et se lie rapidement à Alexander Calder, André Masson et Paul Éluard. En 1927, il ouvre son célèbre atelier de gravure, qu’il instalera dans les années 1930 au 17 rue Campagne-Première, d’où son nom d’Atelier 17. Au fil des ans, cet atelier sera fréquenté par Pablo Picasso, Salvador Dalí, Marc Chagall, Joan Miró, Max Ernst, Alberto Giacometti, Ferdinand Springer, Raoul Ubac ou encore Maria Elena Vieira da Silva. En 1933, il devient membre du groupe surréaliste, dont il était déjà très proche.

Dès cette époque, l’art de Hayter s’éloigne de la figuration : bâties autour de lignes qui s’enroulent telles des ficelles, rythmées par des couleurs vives, ses oeuvres sont peuplées de silhouettes allusives qui s’entremêlent, apparaissent et disparaissent, aux franges d’une écriture picturale automatique issue du surréalisme et de l’expressionnisme abstrait sur le point de naître.

En 1939, il quitte Paris pour Londres puis New York, où il recrée l’Atelier 17, qui attire les jeunes artistes américains d’avant-garde. Il se lie alors avec Jackson Pollock, Mark Rothko, Roberto Matta, Robert Motherwell, Willem de Kooning et Jean-Paul Riopelle. Son art exerce une influence certaine sur la naissance de l’expressionisme abstrait américain. Pollock cite Hayter comme son seul maître aux côtés de Benton et il imprime ses seules gravures à l’Atelier 17 auprès de Hayter. Rentré en France en 1950, S. W. Hayter séjourne souvent dans sa propriété d’Alba-la-Romaine, en Ardèche, où il reçoit de nombreux amis artistes. Son style évolue alors vers une abstraction presque cinétique : ses peintures sont désormais des réseaux d’ondes parallèles se propageant sur la toile dans des harmonies bichromes de couleurs vivaces. En 1958, il représente le Royaume-Uni à la Biennale de Venise. De nombreux ouvrages et expositions lui sont alors consacrés. A sa mort à Paris, en 1988, le British Museum fait l’acquisition de la totalité de son oeuvre gravé.

L’exposition, organisée en collaboration avec PRISME, retracera à travers une vingtaine de tableaux toute la carrière du peintre des années 1930 aux années 1980, avec un rare choix d’oeuvres des années 1930, notamment peintes lors de la Guerre civile espagnole, où Hayter fut, comme Picasso, engagé du côté des Républicains, qui l’invitèrent à Madrid, Barcelone et Valence en 1937.

Un catalogue reproduisant toutes les oeuvres exposées sera publié par la galerie T&L à l’occasion de l’exposition.

Stanley William Hayter, Don Quichotte, 1937