Umberto Mariani

Umberto Mariani

Umberto Mariani est né à Milan en 1936. Il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan, où il est l’assistant du peintre Achille Funi. À l’Académie, Mariani fait la connaissance de l’artiste Fernando De Filippi, qui deviendra son ami et aux côtés duquel il exposerea souvent.

En 1967, Mariani débute sa série des “Objets alarmants”. Très intéressé par l’univers de la mode et du design, Mariani crée des figures hybrides à partir de bottes, de gants, de coussins articulés à des parties de corps humains dans des positions apprêtées. Le tout est peint à l’éponge et à l’aérographe dans des couleurs vives se détachant sur des fonds neutres. Son art n’est pas sans rappeler le Pop art d’un Allen Jones à la même époque ainsi que la Nouvelle objectivité allemande. Dans les titres qu’il donne parfois à ces figures gonflées, boursouflées et souvent comiques se fait jour la conscience politique de l’artiste : on rencontre receveur des impôts, le sous-préfet de province etc. Ce sont des types de la société bourgeoise milanaise de l’époque.

En 1972, Mariani participe aux côtés de Joseph Beuys à la célèbre Documenta 5 organisée par Harald Szeemann à Cassel. En 1974, son travail est exposé au Musée d’art moderne de la Ville de Paris aux côtés de celui de ses amis Paolo Baratella, Fernando De Filippi et Giangiacomo Spadari. À partir de 1974, son travail sur le textile et le rendu du tissu, auparavant figuratif, devient abstrait et minimal : adoptant la technique du trompe-l’oeil,  l’artiste se concentre sur l’aspect et le mouvement des drapés, devenant dès lors d’un des représentants du minimalisme italien, même s’il ne s’est jamais associé à ce mouvement – revendiquant toujours, au contraire, son appartenance à la figuration.

En 1977, son travail est retenu par Gassiot-Talabot pour figurer à l’exposition Mythologies quotidiennes 2 au musée d’art moderne de la Ville de Paris, qui fait le point sur dix ans de Figuration narrative. Le grand critique français avait déjà signé un texte important sur l’artiste l’année précédente.

A partir de l’année 1990, s’il intéresse toujours au drapé, Mariani change de technique, inaugurant sa série des « Plombs » : conçues en plomb modelé, sablé et puis peint, ses oeuvres deviennent sculpturales. Ce sont des tableaux sculptés, en relief, qui jouent avec l’ombre et la lumière, comme un véritable tissu plissé le ferait, créant des pleins, des creux, des plis, des renfoncements. Cette série, dont la poésie émane de la dialectique entre le matériau lourd et l’aspect léger et aérien du drapé, le consacre définitvement sur la scène internationale. Mariani la poursuit encore de nos jours.

De nombreuses expositions monographiques ont été consacrées à l’artiste depuis quinze ans par les institutions : en 2011, une rétrospective en cinquante œuvres lui est dédiée au Palais Médicis, à Florence, une autre à la Fondation Mudima de Milan en 2016 et encore une autre au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg en 2019. En 2022, il participe à la Biennale de Venise pour la deuxième fois de sa carrière.

Toujours actif, Umberto Mariani vit et travaille à Milan.

Plusieurs musées et fondations détiennent des œuvres de Mariani, notamment la Galerie nationale d’Art moderne et contemporain à Rome, le Museo del Novecento et les Gallerie d’Italia à Milan, la Fondation VAF à Francfort ou encore le Musée d’art moderne de Tampere.